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 Chap. VIII

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Meleagre
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Meleagre


Masculin Messages : 871
Date d'inscription : 15/01/2013
Duché/Comté : Normandie

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MessageSujet: Chap. VIII   Chap. VIII EmptyMer 10 Avr - 14:02

Citation :

Chap. VIII Viii10

Citation :

Dieu a affecté un double organe à chacun des autres sens, et il l'a circonscrit dans un certain espace, et dans une partie déterminée du corps; car il a créé deux yeux, deux oreilles, deux narines. Il a aussi donné deux langues à tous les animaux : mais dans les uns, ces langues sont séparées, comme chez les serpents; et dans les autres, elles sont unies et attachées ensemble, comme chez les hommes. Il a aussi borné à deux, les ventricule» antérieurs du cerveau, afin que les nerfs sensitifs partant de chacun d'eux s'accommodassent aux doubles, organes. Il les a établis en double, par une sage prévoyance, pour que, si l'un vient à être endommagé, la sensation puisse se faire encore par l'autre.

Lorsque les autres sens sont détruits, la vie de l'animal n'est pas pour cela en danger ; mais la perte du tact entraîne celle de l'animal. Le tact est le seul sens qui soit commun à tous les animaux : en effet, tout animal en est doué, tandis que tous n'ont pas tous les autres sens; quelques-uns n'en ont qu'une partie ; et il n'y a que les animaux les plus parfaits qui les possèdent tous. Puis donc que ce sens importait si fort à la vie de l'animal, le créateur ne l'a pas limité à une partie du corps; mais il a voulu que le corps presque tout entier y participât : car, à l'exception des os, des ongles, des cornes, des tendons, des poils, et des autres choses de ce genre, toutes les parties du corps sont douées du sens du tact. Il en résulte que chacun des organes sert à deux sortes de sensations : l'une qui lui est propre, et l'autre qui a rapport au tact. L'œil, par exemple,, distingue les couleurs; mais il est, en même temps, sensible à la chaleur et au froid. Dans le premier cas, il fait l'office d'organe de la vue; dans le second, celui d'organe du tact, comme les autres parties du corps. Il en est de même des organes du goût, de l'odorat, et de l'ouïe.

Mais comment le tact est-il répandu dans tout le corps, si, comme nous l'avons dit, les sensations ne se produisent que dans les deux ventricules antérieurs du cerveau ? N'est-il pas évident que la sensation du tact se produit dans les nerfs qui partent du cerveau, et qui se distribuent dans toutes les parties du corps ?Comme il arrive souvent que lorsqu'une épine nous, blesse au pied nous sentons nos cheveux se dresser sur notre tête, on a cru que la douleur, ou la sensation de la douleur est produite dans le cerveau, et que c'est ainsi que nous sentons. Mais s'il en était ainsi, ce ne serait pas le membre blessé qui souffrirait, ce serait le cerveau. Il vaut donc mieux dire que le nerf est un prolongement du cerveau. Car il fait réellement partie du cerveau, et il est plein d'esprit vital, de la même manière que le fer rouge est plein de feu. C'est pour cela que toute partie du corps qui reçoit un embranchement du nerf sensitif participe, à cause de lui, à la sensibilité, et devient sensible. Et il est vraisemblable que le cerveau, qui est l'origine des nerfs, reçoit, non pas la douleur, mais une communication sympathique de la douleur. Les perceptions particulières au tact sont celles du chaud et du froid, du mou et du dur, du visqueux et du friable, du pesant et du léger : car c'est par le tact seul qu'on prend connaissance de ces qualités.

Les perceptions communes au tact et à la vue sont celles de l'aigu et de l'obtus, du raboteux et du poli, du sec et de l'humide, de l'épais et du mince, du haut et du bas, du lieu et de la grandeur, lorsqu'une seule application du tact suffit pour en donner la connaissance, du dense et du rare, enfin, de la rondeur, lorsqu'elle est de petite dimension, et de quelques autres figures encore. Avec l'aide de la mémoire et de la réflexion, le tact donne aussi la perception du mouvement d'un corps auquel il s'applique. Il fait encore connaître le nombre des choses, lorsqu'il n'y en a que deux ou trois, qu'elles sont de petite dimension, et faciles à saisir. Toutefois, la vue est encore plus propre à donner ces perceptions, ainsi que celles de l'égal et de l'inégal, qui ont quelque rapport avec le poli et le raboteux. Car l'inégal joint au dur produit le raboteux; et l'égal joint au compact produit le poli.

Il résulte donc de ce que nous avons dit, que les sens ont entre eux de nombreux rapporte, puisque les uns rectifient les erreurs des autres. En effet, la vue nous montre dans un portrait des élévations qui représentent le nez et d'autres parties ; mais le toucher dissipe cette illusion. Et, de même que la vue nous donne la connaissance des choses par l'intermédiaire de l'air, de même aussi le tact nous donne la connaissance de la dureté, de la mollesse et de l'humidité, par l'intermédiaire d'un bâton, mais avec l'aide du raisonnement et de la réflexion.

Le sens du tact est très exquis chez l'homme : car l'homme est supérieur aux animaux sous le rapport de ce sens et de celui du goût; mais il leur est inférieur sous le rapport des trois autres. Certains animaux l'emportent sur l'homme par l'un de ces trois sens, mais le chien le surpasse par tous les trois à la fois : en effet, l'ouïe, la vue, et l'odorat, sont plus exquis chez cet animal; c'est ce qu'on peut observer dans les chiens de chasse.

Le corps tout entier sert d'organe au toucher, comme nous l'avons dit précédemment ; mais c'est surtout l'intérieur de la main, et, plus encore, l'extrémité des doigts. Nous avons en eux les meilleurs juges des qualités tactiles; car le créateur a voulu que nos mains fussent d'excellents instruments, non-seulement pour saisir, mais encore pour toucher : c'est pour qu'elles soient plus propres au tact qu'elles ont une peau plus fine, que toute leur partie interne est revêtue d'un muscle, et qu'elles sont dégarnies de poils. Au reste, c'est précisément à cause du muscle qui les revêt, qu'il n'y croît pas de poils. Les mains les plus fortes sont les meilleures pour saisir, et les plus délicates sont les plus avantageuses pour toucher : de même que les nerfs les plus fermes valent mieux pour le mouvement, et les plus mous, pour le sentiment. Les nerfs sont, en effet, les instruments du toucher, puisque c'est par leur moyen que nous avons la perception du tact.



Chap. VIII Facmeduse-292133e



Chap. VIII Barre_plume-179688c
Selon ThibauLt.
Oeuvre numérisée par Marc Szwajcer, sur le site remacle.org
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