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 Chap. XL

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Meleagre
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Meleagre


Masculin Messages : 871
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Duché/Comté : Normandie

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MessageSujet: Chap. XL   Chap. XL EmptyLun 13 Mai - 18:09

Citation :

Chap. XL Xl10

Citation :

Nous avons suffisamment démontré qu'il y a des choses qui dépendent de nous; et que nous sommes les maîtres de faire certains actes. Il nous reste à déterminer les choses qui dépendent de nous.

En général, nous disons que toutes les choses que nous faisons volontairement dépendent de nous. Car on ne dirait pas que nous les faisons volontairement, si elles ne dépendaient pas de nous. Il en est de même de celle» qui sont suivies de blâme ou d'éloge, et de celles qui sont l'objet de l'exhortation et de la loi. Ceci a été démontré précédemment. Les choses qui dépendent proprement de nous, sont celles qui ont rapport à l'âme, et qui sont l'objet de notre délibération. Car nous délibérons à leur sujet, comme s'il dépendait de nous de les faire ou de ne pas les faire. Il a été dit plus haut que notre délibération a pour objet les choses contingentes que l'on peut faire, et dont on peut faire aussi le contraire. Leur choix dépend de notre âme, et elle est ainsi le principe de l'action. Les choses contingentes que l'on peut également faire ou ne pas faire sont, par exemple, de se mouvoir ou de rester en repos; d'entreprendre ou de ne pas entreprendre ; de désirer ce qui n'est pas nécessaire ou de ne pas le désirer ; de mentir ou de ne pas mentir ; de donner ou de ne pas donner; de nous réjouir pour des sujets convenables, ou de ne pas nous réjouir; et autres choses semblables, dans lesquelles paraît l'exercice du vice ou celui de la vertu : car ces choses sont en notre pouvoir.

Les produits des arts sont aussi au nombre des choses contingentes. En effet, tout art a pour but de produire des choses qui peuvent être ou ne pas être, et dont le principe est dans l'ouvrier et non dans l'œuvre. Car, pour les choses éternelles et qui existent naturellement, et pour celles qui sont nécessairement produites, on ne les attribue pas à l'art. On ne lui attribue pas non plus les choses qui auraient pu être autres qu'elles ne sont, mais qui ont en elles leur cause efficiente, comme cela se voit dans les animaux et dans les végétaux : car elles sont l'ouvrage de la nature, et non celui de l'art. Mais si la cause efficiente des choses qui se font par l'art est extérieure, quel est donc cette cause, ou quel est l'ouvrier qui les produit ? En effet, puisqu'il est au pouvoir de l'ouvrier de les faire, il en est donc le principe et la cause. Par conséquent, nous avons en notre pouvoir la pratique des arts, l'exercice des vertus , ainsi que tous les actes dans lesquels l'âme et la raison interviennent : or, nous ayons fait voir quelles sont les fonctions qui dépendent de l'âme.

Beaucoup de gens, persuadés que l'on veut soumettre au libre arbitre toute action, tout pouvoir et toute chose fortuite, le rejettent avec quelque raison. Ses adversaires les plus dangereux sont ceux qui prétendent trouver un argument contre lui dans les Saintes-Écritures, parce qu'on y lit ces paroles : « Les voies de l'homme ne dépendent pas de lui. » Comment, disent-ils, l'homme peut-il avoir le libre arbitre, puisque sa voie ne dépend pas de lui ? Les pensées de l'homme sont donc bien vaines, puisqu'il n'a pas le pouvoir de les mettre à exécution. A. ces déclamations ils en ajoutent beaucoup d'autres encore, parce qu'ils ne savent pas en quoi consiste réellement le libre arbitre.

Or, il ne dépend pas de nous d'être riches ou pauvres, de jouir toujours d'une bonne santé, d'avoir un tempérament robuste, de nous procurer la puissance, et les biens que la fortune distribue ou que la providence accorde; mais il est en notre pouvoir de faire de bonnes ou de mauvaises actions, de diriger notre choix, de nous porter vers une chose ou vers une autre, de faire certains actes après les avoir préférée à d'autres, puisque le choix des actes en précède toujours l'exécution, et que les intentions sont jugées aussi sévèrement que les actions. C'est ce qu'indiquent bien ces paroles de l'Evangile : « Celui qui regarde une femme avec convoitise a déjà commis l'adultère dans son cœur. » De même, Job offrait des sacrifices au Seigneur, en expiation des foutes que ses enfants avaient commises par pensée. Car la volonté est le principe des actions bonnes ou mauvaises.

Tantôt la providence permet l'accomplissement des actions, et tantôt elle l'empêche. Car, puisque d'un côté nous avons le libre arbitre, et que, d'un autre, la providence existe, il fout bien que cette double influence puisse se montrer. Or, si les choses n'arrivaient jamais que d'après l'une des deux, l'autre cesserait d'exister. Mais comme nos actions sont soumises à ces deux influences, elles s'accomplissent tantôt par notre pouvoir, tantôt par celui de la providence, tantôt par l'influence de l'un et de l'autre.

La providence comprenant à la fois l'universel et le particulier, son action doit se manifester dans les choses particulières comme dans les universelles. Lorsque l'air est sec, les corps se dessèchent, quoique d'une manière inégale : De même, lorsque la mère suit un mauvais régime, ou qu'elle vit dans la mollesse, les enfants qu'elle met au monde sont chétifs, et ils ont eux-mêmes des appétits déréglés. On voit donc que le corps peut avoir un mauvais tempérament, soit par l'influence générale de l'air, soit par le régime volontaire de ceux dont il procède, soit par l'affaiblissement causé par une vie molle. Par conséquent, ce mauvais tempérament est quelquefois produit par un principe volontaire, et la providence n'en est pas toujours la cause.

Lorsque l'âme, dominée par le tempérament du corps, se livre à ses désirs et à ses passions; lorsque, devenue l'esclave de la fortune, elle se laisse abattre par la pauvreté, et enfler d'orgueil par la richesse, elle est en proie à un mal volontaire. Au contraire, l'âme forte corrige et dompte le mauvais tempérament du corps ; elle le modifie au lieu d'être modifiée par lui ; elle règle ses propres affections par de bonnes habitudes, et par un genre de vie convenable. L'amélioration des uns montre donc que la dégradation des autres est volontaire. Car, il est en notre pouvoir de résister à nos mauvaises affections, de les combattre, et de les surmonter. Mais la plupart s'excusent de leurs dérèglements sur les vices de leur constitution : ils attribuent leurs fautes à la nécessité et non à leur propre volonté; et ils prétendent ainsi, contre toute raison, que les vertus ne dépendent pas de nous.



Chap. XL Facmeduse-292133e



Chap. XL Barre_plume-179688c
Selon ThibauLt.
Oeuvre numérisée par Marc Szwajcer, sur le site remacle.org
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