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 Chap. XLI

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Meleagre
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Meleagre


Masculin Messages : 871
Date d'inscription : 15/01/2013
Duché/Comté : Normandie

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MessageSujet: Chap. XLI   Chap. XLI EmptyLun 13 Mai - 18:09

Citation :

Chap. XLI Xli10

Citation :

Il nous reste à expliquer pour quelle cause nous avons été créés libres. Or, nous disons que le libre arbitre est l'attribut naturel de l'être raisonnable, et que les êtres produits par la génération, surtout ceux qui résultent de principes matériels, sont naturellement sujets à être modifiée et changée. Ils doivent, en effet, leur origine à un changement, puisqu'ils sont produits par une modification de la matière dont ils procèdent. On comprendra aisément ce que nous disons, si l'on considère ce qui se passe dans tous les végétaux, et dans tous les animaux qui se trouvent sur la terre, dans l'air, et dans l'eau : car leur changement est continuel. On voit aussi par ce que nous avons dit pour montrer qu'il y a des choses qui dépendent de nous, que le libre arbitre est l'attribut naturel de l'être raisonnable, et l'on doit en être bien convaincu si l'on a suivi avec attention notre raisonnement. Toutefois il n'est pas hors de propos de le rappeler ici, puisque notre sujet le comporte.

On peut observer dans l'être raisonnable, de la théorie et de la pratique : De la théorie parce qu'il prend connaissance de la nature des choses ; de la pratique, parce qu'il délibère, et qu'il détermine les règles exactes de ce qu'il doit faire. On donne le nom d'intelligence à la faculté qui a rapport à la théorie, et celui de raison à celle qui a rapport à la pratique. La première se nomme aussi sagesse, et la seconde, prudence. Quiconque délibère , agit comme ayant en son pouvoir le libre choix de ses actes, et il délibère afin d'éclairer son choix, et d'exécuter ensuite ce qu'il a choisi. Il faut donc, de toute nécessité, que celui qui a la faculté de délibérer soit aussi le maître de ses actions. Car si ses actions ne dépendaient pas de lui, sa faculté de délibérer serait inutile. Cela étant, l'être qui est doué de raison, doit aussi être doué du libre arbitre. Par conséquent, ou il ne sera pas raisonnable, ou il sera en même temps raisonnable et maître de ses actions. Mais s'il est maître de ses actions, il jouit pleinement du libre arbitre. D'un autre côté, il a été démontré que tout ce qui résulte de principes matériels est sujet au changement. En réunissant ces deux choses, nous conclurons donc que l'homme est nécessairement libre, et sujet au changement. Il est sujet au changement parce qu'il est engendré : il est libre parce qu'il est raisonnable.

Ainsi, ceux qui reprochent à Dieu de n'avoir pas rendu l'homme incapable de commettre des fautes, et de lui avoir donné le libre arbitre, ne voient pas qu'ils lui reprochent par cela même d'avoir doué l'homme de la raison, ou de n'en avoir pas fait un être irraisonnable. Car il faut nécessairement de ces deux choses l'une, ou que l'homme soit irraisonnable, ou qu'il soit raisonnable, capable de se diriger dans ses. actions, et doué du libre arbitre.

Toute nature raisonnable est donc nécessairement libre, et sujette au changement. Mais les êtres qui sont produits par des principes matériels sont sujets au changement de deux manières, savoir, sous le rapport de la substance, et sous celui de la génération; tandis que ceux qui ne procèdent point de principes matériels ne sont sujets au changement que sous le rapport de la génération.

De même, parmi les êtres immatériels, ceux qui sont en relation habituelle avec les choses terrestres, et qui, à cause de leur commerce avec les hommes, ne sont pas étrangers à la pratique, sont plus sujets que les autres au changement; mais ceux qui, parla supériorité de leur nature, sont plus rapprochés de Dieu, qui trouvent leur bonheur dans son étude, qui ne sont occupés que de lui, qui se dégagent tout-à-fait de la pratique et des choses matérielles, et qui s'unissent à Dieu par la contemplation, ne sont pas sujets à changer. Bien qu'ils soient doués du libre arbitre, puisqu'ils sont raisonnables, ils ne sont pas sujets au changement, par les raisons que nous avons exposées. Or il n'y a là rien d'étonnant : car les hommes qui se dégagent de la pratique pour se livrer exclusivement à la théorie, ne sont pas non plus sujets au changement.

Je pense avoir démontré d'ailleurs que toutes les natures raisonnables ont été. créées primitivement dans un état de perfection, et que si elles avaient persévéré dans leur premier état, elles auraient été exemptes de tout mal. Mais elles commettent le mal par leur propre choix. Ainsi donc, celles qui se sont maintenues dans leur état primitif jouissent de la béatitude.

Parmi les êtres incorporels, les anges sont les seuls qui se soient modifiés; et même cela n'est pas arrivé à tous, mais seulement à quelques-uns, qui, s'attachant aux choses d'ici-bas, ont désiré les biens terrestres, et se sont ainsi séparés des choses célestes et de Dieu.

Il résulte donc de ce que nous avons dit, que c'est parce que nous sommes naturellement sujets au changement que nous avons des facultés sujettes elles-mêmes au changement, pour diriger notre choix. Mais si nous avons des facultés de cette espèce, ce n'est pas une raison pour attribuer à Dieu le mal que nous commettons : car nos fautes résultent de nos habitudes et non de nos facultés. Or, nos habitudes dépendent de notre libre choix : nous devenons donc vicieux en vertu de ce choix, et non en vertu de notre nature.

On peut encore prouver cela d'une manière plus convaincante, par le raisonnement suivant. Il a été dit précédemment que nos facultés sont les moyens que nous avons de faire tout ce que nous faisons. Or, la faculté que nous avons de choisir se compose elle-même de deux facultés opposées : c'est ainsi que sont réunies la faculté de mentir, et celle de dire la vérité ; la faculté de vivre avec tempérance, et celle de vivre avec intempérance. Mais l'habitude n'est pas composée de même de deux choses contraires : par exemple, nous n'avons pas en même temps l'habitude de vivre avec tempérance, et celle de vivre avec intempérance; l'habitude de mentir et celle de dire la vérité. Au contraire, les habitudes sont distinctes et opposées comme les choses auxquelles elles s'appliquent : ainsi, la tempérance dépend d'une bonne habitude, et l'intempérance, d'une mauvaise. Les vices ne résultent donc pas des facultés, mais des habitudes et de la préférence. Car ce n'est pas la faculté qui nous rend intempérants et menteurs, mais c'est la préférence. Il dépendait de nous, en effet, de dire la vérité, et de ne pas mentir. Puis donc que le vice n'est point une faculté, mais une habitude, nous ne devons point attribuer nos vices à l'auteur de nos facultés, mais seulement à nos habitudes dont nous sommes nous-mêmes les principes et les causes volontaires. Car nous pouvions, par nos efforts, contracter de bonnes habitudes au lieu d'en contracter de mauvaises.

La faculté diffère de l'habitude en ce que toutes les facultés sont naturelles, tandis que toutes les habitudes sont acquises ; et en ce que les facultés ne sont point les résultats du travail, tandis que les habitudes résultent de l'étude et du fréquent exercice. Par conséquent, puisque la faculté est naturelle, et indépendante de l'étude, tandis que l'habitude est acquise et produite par l'étude, nous ne devons pas attribuer nos vices à la nature, mais à notre mauvaise conduite, qui nous fait contracter de mauvaises habitudes : car il a été démontré que toute habitude est acquise.

On voit que les facultés sont naturelles, parce que tous les hommes ont les mêmes facultés, si ce n'est ceux qui sont restés imparfaits : on voit aussi que les habitudes ne sont pas naturelles, parce que tous les hommes n'ont pas les mêmes habitudes, et qu'elles varient d'un individu à un autre. Car les choses naturelles sont les mêmes chez tous.



Chap. XLI Facmeduse-292133e



Chap. XLI Barre_plume-179688c
Selon ThibauLt.
Oeuvre numérisée par Marc Szwajcer, sur le site remacle.org
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