Une arrivée du Poitou

La route avait été longue, mais Mortemer avait l'habitude.
Troubadour, depuis l'enfance, il va vagabondait parmi les chemins creux avec sa troupe de comédiens ambulants et marcher était pour lui une seconde nature, comme respirer.
Son errance l'avait mené de Fécamp à Mortagne, de Mortagne dans le grand Sud, puis, il était remonté vers l'ouest pour connaître l'océan atlantique, et là, il s'était arrêté à Saintes, dans le Poitou.
La beauté d'une femme et celle du paysage l'avait poussé à s'y stabiliser et à y construire sa vie.

Tout jeune, il avait ressenti en lui cet amour pour la nature, consacrant une grande partie de son temps auprès des animaux, les comprenant, les soignant, prenant soin des plantes et des arbres, observant les grands cycles naturels, toujours ému par l’immense richesse et diversité du vivant.
Maintenant, installé dans ce petit village au bord de la Charente, niché dans un écrin de forêt et de prés humides, sa vocation s'était précisée et c’était les humains, ses congénères, qu'il volait aider: soigner les corps et les âmes!
La voix de la médecine s'ouvrait à lui, un chemin sans doute long et ardu, bien plus difficile que ceux qu'il avait eu à parcourir jusqu'à présent!
Acquérir le savoir médical, ouvrir un cabinet à Saintes, soulager les malades et les blessés, il y mettrait toutes ses forces et toute sa foi.

Mais Paris! Paris était un autre monde pour ce jeune campagnard! Une ville immense, des monuments prestigieux et celui-ci, grandiose, dans lequel il venait de pénétrer.
Ainsi il avançait dans cette grande salle et le coeur battant, s'immobilisa, attendant qu'on vienne à sa rencontre.

Mortemer suivit la Grande Rectrice.