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 De la jeunesse et de la vieillesse, de la vie et de la mort

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Meleagre
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Meleagre


Masculin Messages : 871
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MessageSujet: De la jeunesse et de la vieillesse, de la vie et de la mort   De la jeunesse et de la vieillesse, de la vie et de la mort EmptyMer 29 Mai - 9:20

Citation :

De la jeunesse et de la vieillesse, de la vie et de la mort De_la_10

Citation :

Nous voulons parler maintenant de la jeunesse et de la vieillesse, de la vie et de la mort; et pour bien expliquer ces phénomènes, peut-être sera-t-il nécessaire d'exposer les causes de la respiration, sans laquelle la vie est impossible dans la plupart des animaux. Nous avons traité ailleurs les questions qui concernent lame, et nous n'y reviendrons pas ici. Mais pour l'animal, ce qui le fait essentiellement ce qu'il est, c'est la sensibilité, qui réside dans un principe commun, et qui, de plus, a des organes spéciaux. Ce principe général de la sensibilité est placé au milieu de l'animal, entre sa partie haute et sa partie basse. Dans l'homme, le seul être qui ait le privilège d'une stature droite, le haut est tourné dans le sens même de l'univers entier ; les animaux ont une position intermédiaire ; les plantes ont la partie haute placée en bas; car leurs racines font l'office de la bouche.

On peut donc distinguer dans l'animal trois parties principales : l'une, par où il prend sa nourriture; l'autre, par où il la rejette; et la troisième, intermédiaire entre ces deux-là. Cette dernière est celle qu'on appelle la poitrine dans les grands animaux. Le principe de l'âme nutritive paraît être placé aussi dans le centre; car il y a des animaux auxquels on peut enlever la partie supérieure et la partie inférieure, et qui vivent encore : par exemple, les insectes. Ces animaux, tout divisés qu'ils sont, continuent à vivre, parce que la partie nutritive continue à remplir ses fonctions. Il y a des phénomènes tout à fait analogues et plus complets encore dans les végétaux. Seulement, les plantes divisées peuvent conserver pleinement leur nature, tandis que chez les animaux, la vie, tout en subsistant, est mutilée, et ne peut durer longtemps, parce qu'il leur manque toujours alors quelque organe indispensable. Ce sont, du reste, les animaux inférieurs qu'on peut diviser ainsi; on dirait qu'ils sont plusieurs animaux soudés ensemble. Dans les animaux supérieurs, au contraire, comme l'organisation a plus d'unité, cette division n'est pas possible sans entraîner la mort de l'animal. Ajoutons que quelques parties, quand elles sont séparées des autres, semblent conserver un reste de sensibilité. D'autres fois, l'animal se meut encore après que des viscères essentiels lui ont été retranchés. Ainsi, les tortues continuent de marcher après qu'on leur a ôté le cœur.

On petit trouver bien d'autres preuves manifestes de ces faits dans les plantes et dans lés animaux. C'est toujours du centre que part le développement dans les plantes, soit pour la tige qui s'élève, soit pour la racine qui se plonge en terre. Chez les animaux qui ont du sang, c'est le cœur qui se développe d'abord, comme on peut s'en convaincre par l'observation. Pour les animaux qui n'ont pas de sang, c'est la partie correspondante au cœur. Dans le traité des Parties dés Animaux, oh a établi que le cœur est le principe des veines. Le cœur est la pièce principale de l'être; et, par suite, le principe de l'âme sensible et nutritive est aussi dans le cœur. C'est le cœur qui est le centre de toute la sensibilité dans l'animal ; en lui réside la vie. Il est vrai que quelques philosophes ont placé la sensibilité dans le cerveau. Nous ne discuterons pas ici cette opinion, qui peut être controversée ; mais nous poserons en fait que pour nous c'est le cœur qui est le centre, et de l'âme qui sent, et de l'âme qui fait croître l'animal, et de l'âme qui le nourrit.

D'autre part, comme c'est une vérité incontestable que la nature fait toujours tout pour le mieux, il faut penser que c'est aussi au centre de l'être que se trouve le principe qui élabore définitivement la nourriture, ainsi qu'y est le principe qui la reçoit. Le cœur sera donc non-seulement le siège souverain de la sensibilité ; mais il sera de plus le siège de la chaleur naturelle, sans laquelle l'animal ne peut vivre, parce que sans elle il ne pourrait élaborer et digérer la nourriture. Les autres organes peuvent se refroidir sans que la vie cesse; mais celui-là une fois refroidi, la vie ne saurait continuer, et la mort est instantanée ; car la mort n'est que la destruction de la chaleur naturelle.

Mais le feu peut s'éteindre en général de deux façons : ou il s'éteint de lui-même, ou il est étouffé par quelque cause extérieure. Dans le premier cas, l'animal meurt de vieillesse; dans le second, il meurt de mort violente. Si le feu est livré à lui seul, et que la nourriture ne vienne pas le tempérer, il se consume lui-même ; la chaleur s'est accumulée en telle quantité que l'animal ne peut plus ni respirer, ni se refroidir. Il faut donc évidemment, pour que cette chaleur indispensable à la vie se conserve, qu'il y ait un certain refroidissement régulier qui la tempère et par là l'entretienne. L'exemple des charbons qu'on étouffe fera bien comprendre ce phénomène ; lorsque les charbons sont dans l'étouffoir, si on laisse le couvercle sans le lever, les charbons s'éteignent très-vite; si, au contraire, on le lève quelquefois et qu'on le remette tour à tour, les charbons demeurent très-longtemps allumés. C'est également ainsi qu'en couvrant le feu on le conserve, pourvu que la cendre ne soit pas trop épaisse, et qu'il puisse, en quelque sorte, respirer grâce à l'air extérieur. Ce sont là, du reste, des questions que nous avons traitées dans les Problèmes.

Les plantes elles-mêmes trouvent dans la nourriture et dans le milieu qui les environne, les moyens de conserver la chaleur naturelle qui leur est nécessaire; la nourriture les refroidit comme elle refroidit aussi les animaux. Si, par suite de la rigueur de la saison, le milieu où se trouve le végétal est très-froid, le végétal se dessèche. L'excès de la chaleur produit un effet tout pareil. C'est pour préserver les plantes de ce danger, que dans l'été on met à leur pied des pierres qui conservent l'humidité, et que l'on creuse des fossés pleins d'eau où les racines peuvent venir se rafraîchir. Quant aux animaux, soit aquatiques, soit terrestres, c'est de l'eau ou de l'air qu'ils tirent le rafraîchissement nécessaire à leur vie. Mais ce phénomène est trop important pour qu'il ne faille pas entrer ici dans quelques développements.



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Selon Barthélémy Saint-Hilaire.
Oeuvre numérisée par Marc Szwajcer, sur le site remacle.org
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