La curiosité pousse à se déplacer.

Messages : 6 Date d'inscription : 10/06/2015 Duché/Comté : Paris

C'est bien ce qui arriva pour le jeune Médicis.

Il traînait régulièrement à Paris depuis ces plus jeunes années. Fréquentait différents quartier pour différentes raisons. Du plus modeste pour y loger, au plus aisé pour y voler. De se fait, il passait souvent devant la faculté et résistait souvent peu à la tentation de lever le nez vers ces hauts murs. Il était curieux le gamin, s'était à la fois son plus grand défaut et sa principale qualité. Mais il possédait également l'audace des enfants qui ne voient ni le mal qu'ils font, ni les dangers aux quels ils se soumettent.

Aussi, un matin d'ennuie, alors qu'aucun pédant prêt à se faire déboursé, ne traînait dans les environs, le presque adolescent se décida et poussa les grilles de l'édifice. Il était prêt à parier qu'il n'avait pas l'âge d'être là mais qu'importe, au besoin, il tenterait de mentir sur son âge. Ce ne serait pas la première fois. Dans ces quartiers, comme n’ importe où, pour ne pas se faire remarquer, on devait se fondre de la masse. C’est une chose que le Corleone non assumé savait parfaitement faire. Aussi avait-il troqué ces frusques usés pour une tenue sobre mais propre et de bonne facture. Ou l’avait-il volé celle-ci d’ailleurs ? Aucune idée.

S’avançant sur les pavés parfois inégaux, le Médicis n’avait qu’un tracas : Sous quelle identité allait-il se présenter ? Eleusio ? Jolan ? Camille ? Il aviserait le moment venu.

Parvenu à ce qu’il jugea être l’accueil, il tenta un appel.

- « Hé Oh. Y’a quelqu’un ? »

Il n’était peut-être pas au bon endroit. Ou à la bonne heure. Mystère.

Un appel résonna dans les couloirs, par chance, la Rectrice, de retour après quelque jours d’absence difficile, passait par la et se dirigea donc vers l’appel.
Un jeune garçon se tenait là, attendant quelqu’un… ou quelque chose qui sait. Adeline le regarda un instant, un léger sourire sur le visage, essayant au premier regard de connaitre le but de sa visite. Malade ? Simple curieux ? Futur étudiant ? En général, elle parvenait a le savoir du premier coup d’œil, mais là…

Il paraissait plutôt en bonne santé pour venir consulter… Peut être un peu jeune pour étudier… Quoique… Elle avait du mal a déterminé son âge, et puis… elle en avait accueillis des bien plus jeune en ces murs.

Toussotant légèrement pour s’annoncer et ne pas surprendre le jeune curieux, Adeline le salua.

-Bonjour, il y a quelqu’un oui, je suis Adeline de Courcy, Grande Rectrice de cet établissement. Soyez le bienvenu.

D’un geste de la main, elle l’invita à entrer dans le bureau de l’accueil et lui indiqua une chaise avant de prendre place à son tour.

-Que puis-je faire pour vous ?

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Dans l'attente, son attention s'était perdu dans l'observation d'une grive cherchant sa pitance sur les pavés du l'allée. « Une jeune de l'année » Trop maigre pour être une adulte complète, il l'aurait parié. Alerté par le bruit de gorge, le gamin pivota à cent dix degré sur ses talons et son visage se fendit d'un sourire.

- « Bonjour ... »

Quoi ? Grande Rectrice de l'établissement ? Ca faisait un peu long. Grande Rectrice tout court ? Dame ? Il ne parvient pas à se décider et préféra le silence à une bêtise. Alors, pour adoucir un possible faux pas, il s'inclina pour la saluer avec révérence.

- « Grazie. »

Puis le moment de la grande décision arriva. Qui serait-il ici ? Il repoussa Camille qui risquait de disparaître à tout instant. Puis, il n'eut pas envie d'être Jolan, ici. Il en avait assez d'être cet enfant mort depuis presque dix ans.

- « Je suis Eleusio Médicis, et j'aimerais suivre vos cours. »

S'étant redressé, le gamin qui pour une fois ne mentait pas, ou pas encore, prit l'air sérieux de l'adulte qu'il serait dans peu d'année.

- « Je suis Eleusio Médicis, et j'aimerais suivre vos cours. »

Un sourire attendrit illumina son visage lorsqu’elle vit le gamin se présenter, prenant un air d’adulte. Elle aimait voir cette détermination dans le regard des futurs étudiants qui passait cette porte. Peu importe leur âge en fait, du moment qu’il soit assez mature pour comprendre ce qu’on attendait d’eux. Beaucoup venait, juste par curiosité, ou parce que ca faisait bien d’avoir étudié à l’Hôtel-Dieu, mais très peu restait au final. Alors elle aimait, oui, elle aimait quand elle voyait chez un futur étudiant le désir d’apprendre, la détermination d’aller au bout, quoi qu’il arrive et ce gamin…
Déjà « grand » avant l’heure…

-Vous avez frappé à la bonne porte. Répondit-elle simplement en sortant alors un parchemin qu’elle glissa sur la table en sa direction.

-Voici un formulaire* pour l’inscription que je vous demanderais de me remplir en toute honnêteté, rassurez vous, il n’y a pas de bonne ou mauvaise réponse aux questions, cela ne remettra pas en cause non plus votre admission à nos cours.

Elle lui adressa un petit clin d’œil, pour détendre l’atmosphère et repris doucement.

-Mais…
Pourquoi vouloir suivre les cours de médecine ? Est-ce là une demande de votre famille ? En général, les jeunes hommes de votre âge préfèrent embrasser une carrière militaire. Pourquoi la médecine ?

* Envoyé par MP

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Droit dans ses chausse, le gamin attendit, prêt à l’idée de se faire jeter comme un mal propre. Qu’était-il après tout, pour prétendre venir étudier ici ? Il savait, par les quelques brides d’information que lui avait donné sa mère, que son nom avait une certaine histoire au delà des alpes, mais il ne valait rien selon lui. Medicis, s’était comme Mésurier, Lebfevre, Masson ou Lambert. S’était classique. Non sans classe mais classique.

Aussi, ne cacha-t-il pas sa surprise de se voir tendre un vélin pour l’inscription. Son regard passa du papier à la Rectrice, pendant quelques secondes, avant qu’il ne se décide à le saisir presque hésitant. L’air bravache des premiers temps avaient été remplacé par l’expression d’un garçon de son âge devant un cadeau auquel il ne s’attendait pas vraiment. Ce ne fut qu’une fois qu’il eu le papier bien en main qu’il prit conscience et sourit, d’un sourire franc, spontané et honnête. Le type même de sourire qu’il faisait peu.

Enfin, pour une fois, ici, il pourrait être lui …

- « Grazie ! »

Il allait tourner les talons pour trouver un endroit plus propice que cette porte cochère pour s’atteler au remplissage. Mais les quelques questions de la jeune femme l’arrêtèrent et l’obligèrent à réfléchir. C’est vrai, pourquoi ? Les choses étaient évidentes, presque instinctive chez lui, alors il ne sut quoi répondre naturellement.

Le regard sur la de Courcy, il haussa les épaules.

- «P’t’être parce que j’aime pas faire comme tous les autres garçons … ? »

A sa dernière remarque, il avait retrouvé le brin d’insolence enfantine qui le caractérisait souvent. Mais songeant que cela pouvait être mal interpréter, il se reprit.

- « In vérita, je ne sais pas pourquoi. C’est l’idée que j’ai là … » Pointe sa tempe de l’index « Depuis toujours. Je ne veux pas faire autre chose … »

De nouveau hésitant sur son droit d’être ici, il releva un peu le papier qu’il tenait pour le désigner.

- « Ou est-ce que j’peux le remplir … ? »

Il avait son nécessaire pour écrire dans sa besace, mais on connaissait mieux que les pavés comme support.

Il semblait hésitant, inquiet peut etre aussi, sans doute pensait-il qu’avec son jeune âge, elle ne le prendrait pas à l’université, mais… jamais elle n’avait refusé un étudiant, et encore moins quand celui-ci était plus que jamais motivé. Ils étaient rare les jeunes gens aujourd’hui a vouloir embrassé cette voix. Rares… et le mot était faible.

Souriant donc a sa réponse elle hocha doucement la tête.

-Et bien, messire Eleus, je suis très honoré de votre choix, et j’espère que vous trouverez plaisir a ces études.

Elle lui montra ensuite d’un geste gracieux de la main une table disposant d’une plume et d’un encrier avant de rajouter.

-Par ici je vous pris, vous y serez plus à l’aise.

Et silencieuse, elle attendit patiemment qu’il remplisse son formulaire d’inscription. Une fois fait, elle le regarda rapidement et adressant un sourire au jeune garçon, elle l’invita à la suivre.

-C’est parfais, Eleus, vous voici donc apprenti de l’Hôtel Dieu de Paris, si vous voulez bien me suivre maintenant, je vais vous montrer un peu les différentes partie de cet établissement et vous conduire jusqu'à votre salle qui vous permettra d’étudier pour les longues semaines à venir.

Nous y allons ? Demanda-t-elle en lui montrant la direction d’un long couloir.