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 Livre V

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Meleagre
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MessageSujet: Livre V   Livre V EmptyMar 14 Mai - 16:00

Citation :

Livre V Livre_18

J'ai parlé jusqu'ici des maladies qu'on traite surtout par le régime : je vais passer maintenant à cette partie de la médecine qui puise dans les médicaments ses principales ressources. Les anciens médecins, ainsi qu'Érasistrate et ceux qui prirent le nom d'empiriques, ont attribué de grandes verras aux remèdes ; mais Hérophile et ses sectateurs les ont préconisés bien plus encore, puisqu'ils les faisaient Intervenir dans le traitement de toutes les maladies. Ils ont aussi laissé de nombreux écrits sur les propriétés des médicaments; et l'on peut citer ceux de Zénon, d'Andréas ou d'Apollonius, auquel on donna le surnom de Mys (rat).

Mais ce n'est pas sans raison qu'Asclépiade a presque entièrement banni l'usage de ces moyens curatifs; et comme pour la plupart ils dérangent l'estomac et sont de mauvais suc, il a reporté tous ses soins vers l'application du régime. S'il est vrai que pour le plus grand nombre de nos maladies le régime constitue le meilleur traitement, il n'est pas moins évident que nous sommes sujets à beaucoup d'affections qui ne peuvent guérir sans le secours des remèdes. Ce qu'il importe avant tout de savoir, c'est que toutes les parties de la médecine sont tellement liées entre elles, qu'il est impossible de les séparer complètement ; et le nom qui les distingue indique seulement la prédominance des méthodes.

Celle par exemple qui est fondée sur le régime s'adresse aussi quelquefois aux médicaments ; et celle qui s'applique principalement à combattre les maladies par l'action de ces agents thérapeutiques est obligée d'y joindre l'observance du régime, dont l'utilité se fait si vivement sentir dans toutes les affections du corps. Comme les médicaments sont doués de propriétés particulières, que souvent on les emploie seuls, et souvent combinés entre eux, il parait convenable d'en exposer d'abord les noms, les vertus et les mélanges ; car c'est le moyen d'épargner du temps à ceux qui cultivent l'exercice de l'art.

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MessageSujet: Re: Livre V   Livre V EmptyMar 14 Mai - 16:00

Citation :

I
Livre V D11ES MEDICAMENTS QUI ARRÊTENT LES HEMORRAGIES

Les substances qui arrêtent l'écoulement de sang sont le vitriol (en grec χάλανθος), le chalcitis, l'acacia, le lycium traité par l'eau, l'encens, l'aloès, la gomme, le plomb brûlé, le misy, l'eau froide, le vin, le vinaigre, l'alun, l'huile de coing, l'écaillé de fer et de cuivre : cette dernière est de deux espèces, l'une de cuivre simple, et l'autre de cuivre rouge.
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MessageSujet: Re: Livre V   Livre V EmptyMar 14 Mai - 16:00

Citation :

II
Livre V D11ES CICATRISANTS

Pour cicatriser les blessures, on a la myrrhe, l'encens, la gomme, et principalement celle qui est fournie par l'acanthe, le psyllium, la gomme adragant, le cardamome, les bulbes, la graine de lin, le cresson, le blanc d'œuf, la colle, l'ichthyocolle, la vigne blanche, les limaçons piles avec leurs coquilles, le miel cuit, l'éponge imbibée d'eau froide, de vin ou de vinaigre, la laine imprégnée de ces liquides ; et même la toile d'araignée quand la blessure est légère.

Pour réprimer les plaies, on a l'alun en morceau, qu'on appelle schiste; l'alun liquide, l'huile de coing, l'orpiment, le vert de gris, le chalcitis, et le vitriol.
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MessageSujet: Re: Livre V   Livre V EmptyMar 14 Mai - 16:01

Citation :

III
Livre V D11ES MATURATIFS

Les maturatifs sont le nard, la myrrhe, le costus, le baume, le galbanum, la propolis, le styrax, la suie, et l'écorce du bois qui donne l'encens, le bitume, la poix, le soufre, la résine, le suif, la graisse et l'huile.
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MessageSujet: Re: Livre V   Livre V EmptyMar 14 Mai - 16:01

Citation :

IV
Livre V D11ES APERITIFS QU'ON EMPLOIE DANS LES BLESSURES

Les apéritifs qui maintiennent ouverts les pores (στόματα des Grecs) sont le cinnamome, le baume, le panax, le jonc carré, le pouliot, la fleur de violette blanche, le bdellium, le galbanum, les résines du térébinthe et du pin, la propolis, la vieille huile, le poivre, le pyrèthre, Civette, la staphisaigre, le soufre, l'alun, la semence de rue.
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MessageSujet: Re: Livre V   Livre V EmptyMar 14 Mai - 16:01

Citation :

V
Livre V D11ES DETERSIFS

Les détersifs sont le vert de gris, l'orpiment nommé par les Grecs arsenic, lequel jouit des mêmes propriétés que la sandaraque, mais tôt encore plus énergique ; l'écaillé de cuivre, la pierre ponce, l'iris, le baume, le styrax, l'encens et l'écorce du bois qui le fournit, les résines du pin et du térébinthe liquides, l'œnanthe, la fiente de lézard, le sang de pigeon, de ramier et d'hirondelle, la gomme ammoniaque, le bdellium, qui agit comme l'ammoniaque, mais avec plus de force l'aurone, la figue sèche, les baies du gnidium, la raclure d'ivoire, le verjus, le raifort, la présure, celle du lièvre principalement, qui, sans avoir des propriétés différentes des autres présures, est cependant plus active; le fiel, le jaune d'œuf cru, la corne de cerf, la colle de taureau, le miel cru, le misy, le chalcitis, le safran, la staphisaigre, la litharge, la noix de galle, la limaille d'airain, la pierre hématite, le minium, le costus, le soufre, la poix crue, le suif, la graisse, l'huile, la rue, le poireau, la lentille et l'orobe.
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MessageSujet: Re: Livre V   Livre V EmptyMar 14 Mai - 16:01

Citation :

VI
Livre V D11ES CORROSIFS

Les corrosifs sont l'alun liquide, et plus encore celui qui est rond, le vert de gris, le chalcitis, le misy, l'écaillé de cuivre et surtout celle de cuivre rouge, l'airain brûlé, la sandaraque, la minium de Sinope, la noix de galle, le baume, la myrrhe, l'encens et l'écorce du bois qui le porte, le galbanum, la térébenthine liquide, le*deux sortes de poivre, mais plutôt le rond, le cardamome, l'orpiment, la chaux, le nitre et son écume, la semence d'ache, la racine de narcisse, le verjus, l'écume de mer, l'huile de noix amères, l'ail, le miel cru, le vin, le lentisque, l'écaillé de fer, le fiel de taureau, la scammonée, la staphisaigre, le cinnamome, le styrax, la semence de ciguë, celle de narcisse, la résine, le fiel, les noix amères, l'huile qu'elles fournissent, le vitriol, le borax, l'ellébore, la cendre.
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MessageSujet: Re: Livre V   Livre V EmptyMar 14 Mai - 16:01

Citation :

VII
Livre V D11ES SUBSTANCES QUI CONSUMENT LES CHAIRS

Les substances qui consument les chairs sont le suc d'acacia, l'ébène, le vert de gris, l'écaille de cuivre, le borax, la cendre de Chypre, le nitre, la calamine, la litharge, l'hypociste, le diphryge, le sel, l'orpiment, le soufre, la ciguë, la sandaraque, la salamandre, l'écume de mer, les fleurs d'airain, le chalcitis, le vitriol, l'ocre, la chaux, la noix de galle, l'alun, le suc laiteux du figuier sauvage, ou celui de la laitue marine que les Grecs appellent tithymale, le fiel, la suie d'encens, la tutie, la lentille, le miel, les feuilles d'olivier, le marrube, diverses pierres : hématite, phrygienne, asienne et scissile, le misy, le vin, le vinaigre.
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MessageSujet: Re: Livre V   Livre V EmptyMar 14 Mai - 16:01

Citation :

VIII
Livre V D11ES CAUSTIQUES

Celles qui brûlent sont l'orpiment, le vitriol, le chalcitis, le misy, le vert de gris, la chaux, le papyrus brûlé, le sel, l'écaillé de cuivre, la lie brûlée, la myrrhe, la fiente de lézard, de pigeon, de ramier et d'hirondelle, le poivre, les baies de gnidium, l'ail, le diphryge, les deux sucs laiteux dont il est question dans le chapitre précédent, les ellébores blanc et noir, les cantharides, le corail, le pyrèthre, l'encens, la salamandre, la roquette, la sandaraque, la staphisaigre, le borax, l'ocre, l'alun, la fiente de brebis, l'œnanthe.
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MessageSujet: Re: Livre V   Livre V EmptyMar 14 Mai - 16:02

Citation :

IX
Livre V D11ES ESCAROLIQUES

Ces mêmes substances déterminent des croûtes sur les plaies, comme s'il y avait eu cautérisation avec le feu : cet effet est produit particulièrement par le chalcitis, surtout quand on l'a fait bouillir, par les fleurs de cuivre, le vert de gris, l'orpiment et le misy, si de même il a été soumis à l'ébullition.
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MessageSujet: Re: Livre V   Livre V EmptyMar 14 Mai - 16:02

Citation :

X
Livre V D11ES MEDICAMENTS QUI FONT TOMBER
LES CROÛTES DES ULCERES

On fait tomber ces croûtes avec la farine mêlée à la rue, ou encore avec le poireau ou la lentille, à laquelle on ajoute un peu du miel.
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MessageSujet: Re: Livre V   Livre V EmptyMar 14 Mai - 16:02

Citation :

XI
Livre V D11ES RESOLUTIFS

Les médicaments les plus propres à résoudre les dépôts d'humeur sont l'aurone, l'aunée, la marjolaine, la violette blanche, le miel, le serpolet, le lait, le mélilot, le lis, le cyprès, le cèdre, l'iris, la violette pourpre, le narcisse, la rose, le safran, le vin de raisins cuits au soleil, le jonc carré, le nard, le cinnamome, le casia, la gomme ammoniaque, la cire, la résine, la staphisaigre, la litharge, le styrax, la figue sèche, l'origan, la graine de lin et celle de narcisse, le bitume, les ordures ramassées aux gymnases, la pyrite, la pierre de meule, les jaunes d'œuf crus, les noix amères, le soufre.
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MessageSujet: Re: Livre V   Livre V EmptyMar 14 Mai - 16:02

Citation :

XII
Livre V D11ES ATTRACTIFS ET DIGESTIFS

Les remèdes qui attirent les humeurs et les poussent au dehors, sont le ladanum, l'alun rond, l'ébène, la graine de lin, le verjus, le fiel, le chalcitis, le bdellium, les résines du térébinthe et du pin, la propolis, la figue sèche bouillie, la fiente de pigeon, la pierre ponce, la farine d'ivraie, la figue verte bouillie dans de l'eau, l'élatérium, les baies de laurier, le nitre, le sel.
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MessageSujet: Re: Livre V   Livre V EmptyMar 14 Mai - 16:02

Citation :

XIII
Livre V D11ES MOYENS PROPRES A ENLEVER LES ASPERITES

Ceux qui enlèvent les aspérités sont la tutie, l'ébène, la gomme, le blanc d'œuf, le lait, la gomme adragant.
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MessageSujet: Re: Livre V   Livre V EmptyMar 14 Mai - 16:02

Citation :

XIV
Livre V D11ES REMEDES QUI FAVORISENT LA REGENERATION DES CHAIRS

Ceux qui favorisent la régénération des chairs et la cicatrisation des plaies, sont la résine de pin, l'ocre attique, la pierre étoilée, la cire, le beurre.
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MessageSujet: Re: Livre V   Livre V EmptyMar 14 Mai - 16:02

Citation :

XV
Livre V D11ES EMOLLIENTS

Les émollients sont l'airain brûlé, la terre d'Érétrie, le nitre, les larmes de pavots, la gomme ammoniaque, le bdellium, la cire, le suif, la graisse, l'huile, la figue sèche, le sésame, le mélilot, la semence et la racine de narcisse, les feuilles de rose, la présure, le jaune d'œuf cru, les noix amères, toutes espèces de moelle, l'antimoine, la poix, les escargots bouillis, la semence de ciguë, les scories de plomb (en grec σκωρία μολυβδου), le panax, le cardamome, le galbanum, la résine, la staphisaigre, le styrax, l'iris, le baume, les ordures du gymnase, le soufre, le beurre, la rue.
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MessageSujet: Re: Livre V   Livre V EmptyMar 14 Mai - 16:02

Citation :

XVI
Livre V D11ES SUBSTANCES QUI AIDENT A MONDIFIER LA PEAU

On emploie, pour nettoyer la peau, le miel, surtout quand il est mêlé à la noix de galle, l'ers, la lentille, le marrube, l'iris, la rue, le nitre ou le vert-de-gris.
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MessageSujet: Re: Livre V   Livre V EmptyMar 14 Mai - 16:03

Citation :

XVII
Livre V D11U MELANGE DES MEDICAMENTS SIMPLES

1. Après avoir exposé les propriétés des médicaments à l'état simple, je dois parler de leur mélange et des remèdes qui en résultent Ce mélange a lieu diversement et n'est soumis a aucune limite, puisqu'on peut ajouter ou retrancher telles ou telles substances, et que même en les réunissant il se présente encore des différences relativement au poids.

Il suit de là que les médicaments, sans avoir des vertus infinies, se prêtent néanmoins à des combinaisons sans nombre, dont il serait oiseux de s'occuper alors même qu'on pourrait les embrasser toutes, attendu que les mêmes effets se retrouvent dans un petit nombre de compositions qu'il est facile ensuite de modifier à son gré quand on en connaît bien les propriétés.

Je me contenterai donc de noter ici les remèdes qui ont le plus de renommée ; et j'indiquerai dans ce livre ceux qui ne se rencontrent pas dans nos livres précédents, ou qui sont relatifs au traitement des maladies qui vont suivre, tout en ayant soin de ranger ces préparations d'après leur analogie. S'il en est quelques-unes qui ne s'appliquent qu'a certains cas particuliers, j'en parlerai à l'occasion de ces maladies spéciales.

Mais avant tout je tiens à établir que l'once pèse sept deniers, qu'ensuite j'ai divisé le denier en six parties, c'est-à-dire en sixièmes, et que pour moi chaque sixième répond à l'obole des Grecs ; ce qui, rapporté aux poids romains, fait un peu plus qu'un demi-scrupule.

2. Les onguents, les emplâtres, et les pastilles que les Grecs nomment trochisques, ont bien entre eux quelques rapports; mais ils diffèrent en ce sens, que les onguents sont principalement composés de fleurs aromatiques et de leurs tiges, tandis qu'il entre plutôt des substances métalliques dans la préparation des emplâtres et des pastilles.

Ensuite les onguents se ramollissent facilement par la simple contusion, et s'appliquent sur la peau intacte ; au contraire, les ingrédients qui servent à faire les emplâtres et les pastilles sont broyés avec soin, à l'effet de ménager les blessures qu'ils doivent recouvrir. Ce qui distingue les emplâtres des trochisques, c'est qu'on emploie toujours, pour les préparer, quelque chose de liquéfié, au lieu que les trochisques se composent de médicaments secs, qui sont liés ensuite au moyen de quelque liqueur.

L'emplâtre au reste se prépare de la manière suivante : On broie d'abord les substances isolément, puis, après les avoir mêlées, on verse dessus de vinaigre ou un autre liquide qui n'ait rien d'onctueux, et on les écrase de nouveau alors : les médicaments qui peuvent se liquéfier se fondent en même temps au feu, et l'on ajoute enfin de l'huile, si cela parait nécessaire; quelquefois on commence par faire bouillir quelque drogue sèche dans l'huile; et lorsqu'on a traité chaque substance en particulier, on mêle le tout ensemble.

Voici maintenant comment on fait les trochisques : Les matières sèches étant broyées, on les lie au moyen d'un liquide qui ne doit pas être gras : ainsi, l'on prend le vin ou le vinaigre ; le médicament composé se sèche de nouveau, et pour l'usage il faut le délayer avec le liquide employé déjà. On applique simplement l'emplâtre, et l'on doit enduire le trochisque, ou le mêler à quelque substance plus molle, comme le ce rat.
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MessageSujet: Re: Livre V   Livre V EmptyMar 14 Mai - 16:03

Citation :

XVIII
Livre V D11ES ONGUENTS

1. Ces distinctions une fois connues, je vais d'abord m'occuper des onguents, qui ne sont presque jamais destinés à rafraîchir, mais à échauffer. Il en est un cependant qui est réfrigérant, et dont l'usage est indiqué dans la podagre accompagnée de chaleur : il est composé de noix de galle vertes et mûres, de semences de coriandre, de ciguë, de suc de pavots desséchés, et de gomme : on prend un acétabule de chaque, et l'on ajoute une demi-livre de cérat lavé.

Presque tous les autres onguents échauffent, quelques-uns néanmoins agissent comme résolutifs, d'autres comme attractifs, et ces derniers reçoivent le nom d'épispastiques. En général ils sont appropriés à certaines parties du corps.

2. S'il y a lieu d'attirer la matière au dehors, comme dans l'hydropisie et la pleurésie, au début d'un abcès, ou lorsqu'il existe une suppuration peu abondante, on peut employer l'onguent dont voici la composition : résine sèche, nitre, gomme ammoniaque, galbanum ; ou cet autre, dans lequel il entre verdet ratissé, encens, sel ammoniac ; écaille de cuivre, cire, résine sèche, et un verre de vinaigre. La farine de cumin mêlée avec l'herbe au foulon, et le miel, produit le même effet.

3. Contre les douleurs du foie on se sert d'un onguent qui se compose de larmes de baume, de costus, cinnamome, écorce de cassia, myrrhe, safran, jonc rond, semence de l'arbre qui fournit le baume, iris d'Illyrie, cardamome, amome, nard ; à quoi on ajoute onguent de nard quantité suffisante pour avoir la consistance de cérat. Il faut l'employer récemment préparé. Pour le conserver, on prend de térébenthine solide, et de cire, qu'on broie en les mélangeant dans du vin léger.

4. Si l'on souffre de la rate, l'onguent sera formé d'écorce de gland (βάλανος μυρεψιχὴ en grec), broyée avec partie égale de nitre et arrosée de très fort vinaigre. Dès que le mélange a pris la consistance de cérat, on l'étend sur un linge trempé d'avance dans l'eau froide ; et dans cet état on l'applique, sans oublier de répandre par dessus de la farine d'orge. Mais on ne doit pas le laisser en place plus de six heures, de peur qu'il ne détruise la rate. Il vaut mieux en renouveler deux ou trois fois l'application.

5. Pour les maladies du foie et de la rate, pour les abcès, les scrofules, les parotides, les douleurs des articles et du talon, avec ou sans suppuration, enfin pour faciliter même la digestion, Lysias a composé l'onguent suivant : opopanax, styrax, galbanum, résine ; gomme ammoniaque, bdellium, cire, suif de taureau, iris sec ; graine de romarin un acétabule, et quarante grains de poivre : on tempère l'activité de ces substances broyées ensemble, en les incorporant dans de la pommade d'iris.

6. Voici la préparation d'Apollophane contre les douleurs de côté : térébenthine sèche, suie d'encens ; bdellium, gomme ammoniaque, iris, suif de veau ou de chèvre pris sur les reins, gui. Ce remède calme toute espèce de douleur, ramollit les parties indurées, et échauffe modérément.

7. On emploie dans le même cas l'onguent d'Andréas, qui de plus agit comme résolutif, attire l'humeur au dehors, accélère la formation du pus, et, quand l'abcès est mûr, détermine la rupture des téguments et favorise ensuite la cicatrisation. On l'applique utilement sur les abcès grands ou petits, et dans les douleurs des articulations des hanches et des pieds : s'il y a quelque chose de froissé à l'intérieur, il y remédie, assouplit les hypocondres s'ils sont durs et gonflés, détache les esquilles d'os, et réussit enfin dans tous les cas ou la chaleur est secourante. On y fait entrer les substances suivantes : cire, gui, et suc de figuier qu'on appelle ailleurs sycomore ; poivre rond et long, gomme ammoniaque en larmes, bdellium, iris d'Illyrie, cardamome, amome, balsamier, en cens mâle, myrrhe, résine sèche ; pyrèthre, baies de gnidium, écume de nitre, sel ammoniac, aristoloche de Crète, racine de concombre sauvage, térébenthine liquide : ajoutez onguent d'iris, quantité suffisante pour lier les substances et les ramollir.

8. Un remède excellent pour amener le relâchement des parties resserrées, ainsi que pour amollir et résoudre celles qui sont dures et engorgées, est celui dont on attribue la composition à Polyarque : il est fait avec parties égales de jonc carré, de cardamome, de suie d'encens, d'amome, de cire et de résine liquide.

9. L'onguent de Nilée remplit le même but. On prend : crocomagma, qui est en quelque sorte le résidu du safran ; gomme ammoniaque en larmes, cire ; les deux premières substances sont broyées dans du vinaigre, la cire est liquéfiée par l'huile rosat, et le tout est mêlé ensemble.

10. L'onguent composé, dit-on, par Moschus, agit aussi comme émollient. Il y entre : de galbanum une once; de soie d'encens ; de cire, de gomme ammoniaque en larmes, un tiers ; de poix sèche, et de vinaigre trois hémines.

11. On doit à ce qu'il parait, à Médius, on autre onguent résolutif, qui se compose de cire, de panax, d'écailles de cuivre, d'alun rond et scissile, de plomb brûlé.

12. Panthême employait également comme résolutif ce mélange : chaux, moutarde pulvérisée, fénu, alun, suif de bœuf.

13. 14. Je trouve dans les auteurs un grand nombre d'onguents contre les maladies strumeuses. Le caractère grave et opiniâtre de ces affections explique, selon moi, cette multiplicité de remèdes qui ont donné des résultats divers selon les sujets. Andréas a composé celui-ci : semence d'ortie ; poivre rond, bdellium, galbanum, gomme ammoniaque en larmes, résine sèche ; résine liquide, cire, pyrèthre, poivre long, semence de tithymale, soufre non traité par le feu (ἄπυρος), lie desséchée de vinaigre, écume de nitre, sel ammoniac, moutarde, cardamome, racine de concombre sauvage, résine, le tout broyé dans un vin doux.

15. L'onguent suivant est plus efficace encore contre la scrofule : semence de gui, fiente, résine et soufre non traité par le feu, parties égales. Ou bien l'on prend : soufre, pierre appelée pyrite, cumin et un acétabule ; ou encore on mêle une partie de pierre pyrite, deux parties de soufre, et trois parties de résine térébenthine.

16. L'onguent d'un certain Arabe a la propriété de dissiper les écrouelles, et de résoudre les tumeurs appelées jumata. On le prépare avec la myrrhe, le sel ammoniac, l'encens, la résine sèche et liquide, la lie de safran, la cire, la pierre pyrite, et l'on ajoute quelquefois de soufre.

17. Toujours contre les écrouelles, et aussi contre les tumeurs qui suppurent difficilement et celles qui sont de nature cancéreuse, on fait usage d'un onguent où l'on fait entrer : soufre, nitre ; myrrhe ; suie d'encens, sel ammoniac ; cire.

18. Protarchus se servait pour guérir les parotides, le mélicéris, le favus, les tubercules dits jumata et les ulcères malins, de cette composition : pierre ponce, résine de pin liquide, suie d'encens, écume de nitre, iris ; il y mêlait de cire, et ajoutait un verre et demi d'huile.

19. On combat le panis (φύγεθλον) dès qu'il commence à paraître, de même que tout tubercule connu sous le nom de φῦμα, avec cet onguent : on mêle de l'ocre attique avec deux parties de fleur de froment, on triture le tout en ajoutant de temps en temps un peu de miel, pour obtenir la consistance d'onguent

20. On vient à bout de résoudre tous les tubercules dits φύματα, en combinant la chaux, l'écume de nitre, le poivre rond ; le galbanum ; le sel, et en donnant pour excipient à ces substances le cérat fait avec l'huile rosat.

21. Pour arrêter toute espèce de suppuration, on prend galbanum, fève écrasée, myrrhe, encens, écorce de racine de câprier ; et pour résoudre les abcès il suffit d'employer le murex brûlé, qu'on écrase bien, en y ajoutant de temps en temps du vinaigre.

22. Quand le sang s'est extravasé, on se trouve bien d'appliquer un onguent qui convient aussi dans le traitement des tubercules (φύματα). Il consiste en bdellium, styrax, gomme ammoniaque, galbanum, résine sèche et liquide de pin et de lentisque, encens, iris.

23. Les tubercules cancéreux reçoivent du soulagement des substances qui suivent : galbanum, gui, gomme ammoniaque, térébenthine solide ; suif de taureau ; lie brûlée quantité aussi grande que possible, sans rendre cependant l'onguent plus sec qu'il ne doit être.

24. La meurtrissure de la face par contusion se guérit au moyen de la composition suivante, appliquée de nuit et de jour : aristoloche, férule ; bdellium, styrax, gomme ammoniaque en larmes, galbanum, résine sèche et résine liquide de lentisque, encens mâle, iris d'Illyrie, cire. La fève seule employée comme topique convient aussi dans ce cas.

25. Il y a des onguents que les Grecs ont appelés στομωτικὰ, parce qu'ils sont doués d'une force apéritive. Tel est celui qu'on prépare avec ces substances : poivre long, écume de nitre, le tout mêlé avec du miel. Ces onguents sont également propres à faire ouvrir les écrouelles ; un des plus actifs en ce genre est ainsi fait : chaux, poivre six grains, nitre, cire, miel.

26. Celui de Micon est à la fois résolutif, apéritif et détersif. Il y entre parties égales d'écume de mer, de soufre, de nitre, de pierre ponce, et suffisante quantité de poix et de cire pour lui donner la consistance de cérat.

27. Un autre d'Aristogène pour les os, consiste en soufre ; térébenthine, écume de nitre, plomb lavé ; suie d'encens ; figue sèche très grasse, suif de taureau ; cire ; iris de Macédoine ; sésame grillé.

28. Les onguents conviennent principalement dans les affections des tendons et des articles ; aussi celui d'Euthyclée doit-il être employé lorsqu'il y a maladie des articulations; il est de même utile contre toute espèce de douleur, celles de la vessie par exemple, et se trouve également indiqué quand il faut combattre l'immobilité des articulations produite par une cicatrisation récente, état que les Grecs nomment ankylose. En voici la composition : suie d'encens, un acétabule, et de résine même quantité, galbanum sans les tiges une demi-once, gomme ammoniaque, bedellium ; cire. On remplit les mêmes indications avec celui-ci : iris, gomme ammoniaque, galbanum, nitre ; résine liquide ; cire.

29. Onguent de Sosagoras : plomb brûlé, larmes de pavot, écorce de jusquiame, styrax, queue de pourceau, suif, résine et cire, mêlés à parties égales.

30. De Chrysippe : résine liquide, sandaraque, poivre ; ajoutez un peu de cire.

31. De Ctésiphon ; cire de Crète, résilie térébenthine, nitre très rouge, huile trois verres. Quand on emploie ce nitre, il faut auparavant le triturer pendant trois jours en y versant de l'eau peu à peu, puis le faire bouillir dans un setter de ce liquide jusqu'à complète évaporation. Cette composition peut encore être utile dans les parotides, les tubercules, les strumes, et sert à ramollir tous les dépôts d'humeur.

32. On fera bien encore dans les douleurs articulaires de prescrire une partie de figue sèche mêlée au calament, ou de la staphisaigre sans les semences, qu'on mêle avec le pouliot.

33. Tous ces remèdes procurent aussi du soulagement dans la goutte ; mais Ariston employait dans ce cas une recette particulière, composée de nard, de cinnamome, de cassia, de caméléon, de jonc rond ; de suif de chèvre liquéfié avec l'onguent d'iris qu'on doit faire macérer dans le plus fort vinaigre pendant vingt jours. Cet onguent est également bon pour résoudre les tubercules récents et dissiper les douleurs.

34. Pour combattre les douleurs des pieds, Théoxène mêlait un tiers de suif pris sur les reins avec deux parties de sel ; il enduisait de ce mélange une petite peau, et la recouvrait ensuite d'ammoniaque en larmes liquéfié dans du vinaigre.

35. Dans la podagre, ou lorsque d'autres articles étaient affectés d'induration, Numenius parvenait à rendre un peu de souplesse aux parties au moyen de cette préparation : aurone, roses sèches, larmes de pavot ; résine térébenthines ; encens, écume de nitre ; iris, aristoloche ; cire. Ajoutez huile de cèdre un verre, huile de laurier trois verres, huile acerbe un setier.

36. Contre les callosités qui peuvent se former dans les articulations, Dexius a prescrit cet onguent : chaux ; céruse ; résine de pin ; grains de poivre, cire. On verse sur ces drogues, à mesure qu'on les broie, une hémine de vin doux.
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MessageSujet: Re: Livre V   Livre V EmptyMar 14 Mai - 16:03

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XIX
Livre V D11ES EMPLÂTRES

Les emplâtres dont on obtient le plus de succès sont ceux qu'on applique immédiatement sur les blessures encore saignantes ; on les appelle en grec ἔναιμα. Ils font disparaître l'inflammation, à moins qu'elle ne soit trop vive, et, dans ce cas-là même, ils en diminuent la violence. Ils déterminent l'agglutination dans les plaies dont les lèvres peuvent se réunir, et favorisent la formation des cicatrices. Comme il n'entre pas de corps gras dans leur composition, ils ont reçu des Grecs le nom d'ἀλιπαίνη).

1. Parmi les médicaments de ce genre, un des meilleurs est l'emplâtre appelé barbare. Il consiste en verdet ratissé ; litharge ; alun, poix sèche, résine sèche de pin, auxquels on ajoute une hémine d'huile et une de vinaigre.

2. L'emplâtre dit coaque, qui jouit des mêmes propriétés, se compose de litharge et d'autant de résine sèche ; mais auparavant la litharge a dû bouillir dans trois hémines d'huile. La couleur de ces deux emplâtres est noire, ce qui dépend presque toujours de la poix et de la résine qu'ils contiennent ; le bitume rend cette coloration noire beaucoup plus prononcée; le vert-de-gris ou l'écaillé de cuivre leur communiquent un ton vert, le minium fait dominer le rouge, et la céruse le blanc.

3. Il est peu de compositions dans lesquelles la variété du mélange produise quelques changements ; ainsi l'emplâtre basilic est également noir : on le fait avec panax ; galbanum ; poix et résine ; huile un demi-verre.

4. On donne le nom de smaragdin à un emplâtre d'un vert très intense, dans lequel on trouve : résine de pin ; cire ; vert-de-gris ; suie d'encens ; huile même quantité, et vinaigre à dose suffisante pour lier ensemble la suie d'encens et le vert-de-gris.

5. Un autre emplâtre d'une couleur presque rousse parait activer rapidement la cicatrisation des plaies ; il est ainsi fait : encens ; résine ; écaille de cuivre ; litharge ; cire ; huile une hémine.

6. On a de plus un emplâtre dit paracollétique, d'après sa vertu agglutinative. Voici les substances : bitume et alun en morceau ; litharge.

7. Il y a encore d'autres préparations du même genre auxquelles les Grecs ont donné le nom de céphaliques, parce qu'elles sont plus spécialement applicables dans les fractures du crâne. L'emplâtre de Philotas consiste en terre d'Érétrie, chalcitis ; myrrhe, cuivre brûlé ; ichthyocolle ; verdet ratissé, alun rond, misy cru, aristoloche ; écaille de cuivre ; encens mâle ; cire ; huile rosat et hufle acerbe trois verres, vinaigre quantité suffisante pour pouvoir y broyer toutes ces substances sèches.

8. Un autre emplâtre vert convient aussi dans les mêmes cas. On prend : airain brûle, écaille de cuivre, myrrhe, ichthyocolle ; misy cru, verdet ratissé, aristoloche, alun rond ; cire.

9. En fait d'emplâtres suppuratifs, te meilleur et le plus facile à faire est celui que les Grecs appellent tétrapharmaque. On mêle parties égales de cire, de poix, de résine et de suif de taureau, sinon, de suif de veau.

10. L'emplâtre suivant, suppuratif aussi, mais plus détersif, a reçu le nom d’ennéapharmaque. Il y entre ces neuf substances : cire, miel, suif, résine, myrrhe, huile rosat, moelle de cerf, de veau ou de bœuf, suint et beurre; on fait le mélange à parties égales.

11. Certains emplâtres possèdent en effet les deux propriétés indiquées ci-dessus, et à défaut d'autres on fait bien de s'en servir ; mais si l'on peut choisir, on doit préférer ceux qui sont faits de manière a répondre à l'indication du moment. J'en fournirai deux exemples. Ainsi pour les blessures on a l'emplâtre d'Attale, qui se compose d'écaillé de cuivre ; suie d'encens ; gomme ammoniaque même quantité, térébenthine liquide ; et autant de suif de taureau, vinaigre trois hémines, huile un setier. Parmi les emplâtres dont on doit faire usage dans les fractures du crâne, on signale celui-ci attribué à Judée, et composé des substances suivantes : sel ; écaille de cuivre ronge, cuivre brûlé ; gomme ammoniaque en larmes, suie d'encens, résine sèche ; colophane, cire, suif de veau préparé ; vinaigre un demi-verre, et un peu moins d'un verre d'huile. Nous appelons médicaments préparés ce que les Grecs nomment τεθεραπευμένα, comme dans le cas où l'on ôte soigneusement du suif ou de quelque autre médicament les pellicules qui les recouvrent.

12. Il y a encore quelques emplâtres très employés comme attractifs, et qui reçoivent aussi le nom d’épispastiques. Tel est celui qu'on nomme diadaphnidon, parce qu'il entre des baies de laurier dans sa composition. Les ingrédients sont : térébenthine ; nitre, cire, poix sèche, baies de laurier ; plus un peu d'huile. Toutes les fois que j'indiquerai les baies de laurier, les amandes ou autres substances semblables, on saura qu'il faut, avant d'en faire usage, les dépouiller de leurs pellicules.

13. En voici un autre du même nom, qui active aussi la suppuration. Il résulte d'un mélange à parties égales de suif de veau, gomme ammoniaque en larmes, poix, cire, nitre, baies de laurier, résine sèche, aristoloche et pyrèthre.

14. Nous avons en outre l'emplâtre de Philocrate, composé de sel ammoniac ; aristoloche ; cire, térébenthine, suie d'encens ; litharge ; auxquels on ajoute, toujours comme suppuratifs, iris et galbanum.

15. Un des meilleurs attractifs est l'emplâtre dont le nom grec ῥυπωδες est tiré de sa ressemblance avec des ordures. Il a pour ingrédients : myrrhe, safran, iris, propolis, bdellium, grains de grenade, alun rond et en morceaux, misy, chalcitis, vitriol bouilli, panax, sel ammoniac, gui ; aristoloche ; écaille de cuivre ; térébenthine ; cire, suif de taureau ou de bouc.

16. L'emplâtre du même genre, que l'on doit à Hécatée, se compose de galbanum ; suie d'encens ; poix ; cire et térébenthine, auxquels il faut mêler un peu d'onguent d'iris.

17. On peut se servir dans le même but de l'emplâtre vert, dit Alexandrin. Substances: alun en morceaux ; sel ammoniac ; écaille de cuivre ; myrrhe, encens ; cire; colophane, ou résine de pin ; huile une hémine, vinaigre un setier.

18. Il y a certains emplâtres rongeants auxquels les Grecs ont donné le nom de septiques. Tel est celui qu'on prépare avec térébenthine et suie d'encens ; écaille de cuivre ; ladanum ; alun même quantité, litharge.

19. Il en existe un qui a sur le corps une action puissante ; il altère même les os et consume les chairs fongueuses. Neutre dans sa composition : litharge, écaille de cuivre, une once, nitre non soumis au feu, pierre asienne, aristoloche, un sixième, cire, térébenthine, encens, huile vieille, vitriol, sel ammoniac ; verdet ratissé huit onces, vinaigre scillitique, et autant de vin d'Aminée.

20. D'autres préparations sont employées contre les morsures. Tel est l'emplâtre noir de Diogène, où l'on trouve : bitume, cire, résine sèche de pin ; litharge d'argent ; huile un setier ; ou celui-ci, composé d'écaillé de cuivre ; céruse et verdet ratissé ; gomme ammoniaque ; cire, résine de pin ; litharge ; huile un setier; ou cet autre, dans lequel on fait entrer écaille de cuivre ; galbanum ; céruse et verdet ratissé ; gomme ammoniaque ; cire, résine de pin. On doit faire bouillir la litharge d'argent.

21. L'emplâtre rouge d'Éphèse convient dans les mêmes cas. Pour le faire on prend : térébenthine ; galbanum ; minium de Sinope ; suie d'encens ; cire ; litharge d'argent ; huile vieille une hémine.

22. Il en est de même de celui-ci : écaille de cuivre, suie d'encens ; galbanum ; sel ammoniac ; cire ; huile trois hémines. On peut encore appliquer ces emplâtres sur d'autres blessures quand elles sont récentes.

23. Des emplâtres blancs émollients réussissent encore dans les blessures récentes et légères, surtout chez les vieillards. En voici un, qui se compose de céruse ; suif de veau préparé, cire ; huile trois hémines, dans lesquelles on fait bouillir la céruse.

24. Autre préparation émolliente : céruse ; cire ; huile une hémine, eau un setier : chaque fois qu'on ajoute à la céruse ou à la litharge d'argent ces deux liquides, on doit savoir qu'il faut les soumettre à l'ébullition. Cette composition est extrêmement blanche, aussi l'appelle-t-on éburnée.

25. Quelques emplâtres adoucissants ont reçu des Grecs le nom de λιπαραὶ. Tel est celui qu'on prépare avec minium ; litharge d'argent ; cire et graisse de porc ; jaunes d'œuf.

26. Autre composition du même genre : cire, térébenthine ; céruse ; litharge d'argent, scories de plomb ; huile de ricin et de myrte.

27. Archagathus passe pour avoir composé cette troisième recette : misy bouilli, cuivre brûlé ; céruse bouillie ; térébenthine ; litharge d'argent.

28. Les préparations suivantes sont encore de la même espèce : 1° litharge d'argent, cire, axonge ; jaunes d'œuf cuits, quatre, huile rosat une hémine. 2° Cérat fait avec l'huile de myrte, trois parties, axonge un quart, scories de plomb petite quantité. 3° Litharge d'argent demi-livre : faire bouillir dans une hémine d'huile, et autant d'eau de mer, jusqu'à réduction complète des liquides, et ajouter un peu de cire. 4° Cire, suif, antimoine, litharge d'argent et céruse, ana parties égales.
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MessageSujet: Re: Livre V   Livre V EmptyMar 14 Mai - 16:03

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XX
Livre V D11ES TROCHISQUES

1. Les trochisques jouissent également de propriétés diverses, et quelques-uns sont employés avec succès pour la réunion et la guérison des plaies récentes. Tel est celui-ci, qui a pour ingrédients : chalcitis, misy, écume de nitre, fleurs de cuivre, noix de galle, alun en morceau traité légèrement par ébullition ; cuivre brûlé, grains de grenade. Cette composition doit être délayée dans du vinaigre; puis on l'étend sur la plaie qu'on veut cicatriser; mais si la partie blessée est nerveuse ou musculeuse, il vaut mieux mêler au trochisque du cérat dans la proportion de huit parties sur neuf. On remplit les mêmes indications avec un autre trochisque ainsi préparé : bitume, alun en morceau ; cuivre brûlé ; litharge d'argent ; huile.

2. Mais le trochisque de Polybe est beaucoup plus célèbre, on l'appelle en grec σφραγίς. On y fait entrer comme ingrédients : alun en morceau ; vitriol ; myrrhe ; aloès même quantité, grains de grenade, fiel de taureau ; après avoir broyé ces substances on leur donne du vin astringent pour excipient.

3. Pour combattre les ulcères sordides et gangreneux des oreilles, des narines et des parties honteuses, et dissiper l'inflammation qui s'y développe, on prend : borax ; vitriol, alun en morceau ; écorce de physalis ; minium ; litharge d'argent ; céruse. Le vinaigre sert à lier ces remèdes, et à les délayer au moment de s'en servir.

4. Dans les cas d'inflammation de la luette, d'ulcères sordides et de chancres survenant aux parties naturelles, on fait usage du trochisque d'Andron, que voici : noix de galle, vitriol, myrrhe ; aristoloche, alun en fragments ; grains de grenade. On conserve ce mélange dans du vin cuit, et pour l'usage on le délaye avec du vinaigre ou du vin, selon que le mal auquel on doit remédier est plus ou moins grave.

5. Celui-ci convient spécialement dans les fissures de l'anus, la rupture des vaisseaux sanguins, et le chancre; on y trouve : vert-de-gris ; myrrhe ; antimoine, larmes de pavot, acacia. Le tout broyé dans du vin et délayé pour l'usage dans le même liquide.

6. La composition suivante parait avoir la propriété d'expulser les calculs de la vessie en même temps que l'urine : casia, safran, myrrhe, costus, nard, cinnamome, réglisse, baume, hypericum, ana parties égales qu'on doit broyer ensemble; on verse ensuite du vin doux sur le mélange, on en forme des pastilles qui représentent chacune, et on en fait prendre une à jeun tous les matins.
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MessageSujet: Re: Livre V   Livre V EmptyMar 14 Mai - 16:03

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XXI
Livre V D11ES PESSAIRES

1. Ces trois espèces de préparations, onguents, emplâtres et trochisques, sont d'un usage aussi varié qu'étendu ; mais il est d'autres remèdes non moins utiles, parmi lesquels il faut noter ceux qui sont réservés à l'usage des femmes. Ils ont reçu des Grecs le nom de pessaires. Voici comment on procède : Les agents médicamenteux étant préparés, on les étend sur une laine douce, et on introduit cette laine dans les parties naturelles.

Comme ingrédients d'un pessaire destiné à provoquer les menstrues, on prend deux figues de Caunus, auxquelles on ajoute de nitre P. *. I. Ou bien on écrase de l'ail qu'on mêle avec un peu de myrrhe, et on les incorpore dans de l'onguent de lis; ou encore on prend l'intérieur du concombre sauvage, et on le délaye dans du lait de femme.

2. Les pessaires émollients se préparent avec un jaune d'œuf, du fenugrec, de l'huile rosat et du safran, mêlés ensemble ; ou bien on y fait entrer : élatérium ; sel même quantité, staphisaigre, avec le miel pour excipient.

3. On peut employer aussi le pessaire de Boëthus ainsi formé : safran, térébenthine ; myrrhe ; huile rosat ; suif de veau ; cire. Mêler.

4. Contre l'inflammation de la matrice un des meilleurs pessaires est celui de Numénius, dont voici la composition : safran ; cire ; beurre ; graisse d'oie ; jaunes d'œuf cuits ; huile rosat moins d'un verre.

5. Si l'enfant est mort dans la matrice, il faut, pour en faciliter l'expulsion, se servir d'un pessaire préparé avec de l'écorce de grenadier bien écrasée dans de l'eau.

6. Quand il s'agit d'une femme sujette par maladie de matrice à des accès d'hystérie, on compose un pessaire avec des limaçons piles et brûlés avec leurs coquilles, puis incorporés dans du miel.

7. Si la femme est stérile, le pessaire sera fait avec de la graisse de lion et de l'huile rosat.
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MessageSujet: Re: Livre V   Livre V EmptyMar 14 Mai - 16:03

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XXII
Livre V D11ES MEDICAMENTS QU'ON EMPLOIENT SOUS FORME SECHE

1. Il y a certains mélanges de médicaments qu'on emploie sous forme sèche, et dont les parties ne sont pas liées entre elles ; on s'en sert alors pour saupoudrer ; ou bien ces diverses parties sont unies au moyen d'un liquide, et on en fait usage en onctions. Voici d'abord un mode de préparation pour réprimer les chairs fongueuses on prend : écaille de cuivre, suie d'encens ; vert-de-gris. Les mêmes substances servent avec le miel à déterger les plaies, et avec la cire, à les cicatriser. Le misy et la noix de galle mêlés â parties égales consument aussi les chairs ; on peut les employer â l'état sec et pulvérulent, ou les incorporer dans de la cadmie pour faire des onctions.

2. Pour réprimer doucement les chairs, s'opposer â la pourriture et l'empêcher de s'étendre, on prend du miel, auquel on incorpore de la lentille, ou du marrube, ou des feuilles d'olivier, qu'on a fait bouillir auparavant dans du vin. Le pouliot bouilli dans de l'hydromel et ensuite écrasé, ou bien la chaux mélangée avec le cérat, remplissent le même but; et il en est ainsi de toutes les préparations qui vont suivre : noix amères mêlées avec un tiers d'ail et un peu de safran ; lltharge d'argent ; corne de boeuf brillée ; huile de myrte et vin trois verres ; fleurs de grenadier, vitriol, aloès ; alun en fragments, encens, noix de galle ; aristoloche.
Associé au chalcitis, au nitre, à la chaux, ou au papier brûlé, l'orpiment est plus actif et va jusqu'à cautériser ; il en est de même du sel et du vinaigre, ou de cette composition dans laquelle il entre : chalcitis, grains de grenade, aloès ; alun en fragments, encens ; noix de galle ; aristoloche ; miel pour lier les substances.
Autres préparations : cantharides : soufre ; ivraie. Ajouter de poix liquide pour réunir : chaux, résine et rue mêlées ensemble ; dyphqges et résine ; staphysalgre et poix liquide ; lie de vin brûlée, chaux et nitre ; alun en fragments ; encens, sandaraque, nitre, ; noix de galle ; aristoloche; miel.

3. La composition d'Héra a pour ingrédients : myrrhe, chalcitis ; aloès, encens, alun en fragments ; aristoloche, noix de galle encore vertes, ana ; écorce de grenade pilée.

4. Celle de Judéus renferme deux parties de chaux, un tiers de nitre très rouge, qu'on lie ensemble avec l'urine d'un jeune enfant, pour donner au mélange la consistance de raclures. Mais il faut de temps en temps humecter la partie sur laquelle on l'applique.

5. Jollas mêlait ensemble une partie de papier brûlé et de sandaraque, et deux parties de chaux et d'orpiment.

6. Si le sang s'écoule de la membrane qui recouvre le cerveau, il faut appliquer sur ce point un jaune d'oeuf brûlé et réduit en poudre. Quand l'hémorragie prend sa source dans un autre endroit, on emploie, toujours à l'état pulvérulent, le mélange suivant : orpiment, écaille de cuivre ; sandaraque ; marbre calciné. Les mêmes substances arrêtent les progrès du chancre. On compose un remède cicatrisant avec l'écaille de cuivre, la suie d'encens, et la chaux. Ce mélange est également propre â réprimer les chairs fongueuses.

7. Contre le feu sacré et le chancre, Timée employait ces ingrédients : myrrhe ; encens, vitrio ; sandaraque, orpiment, écaille de cuivre ; noix de galle ; céruse brûlée. Ils peuvent tenir sous forme de poudre, ou bien incorporés au miel.

8. L'ellébore blanc, ou l'herbe au foulon, introduits dans les narines, provoquent l'éternuement, et l'on obtient le même effet avec cette préparation : poivre, ellébore blanc ; castoréum ; écume de nitre ; herbe au foulon.

9. Les gargarismes ont pour but de lubréfier, de réprimer ou d'attirer. Le lait, la crème d'orge, ou le son, lubréfient; la lentille, les roses, les ronces, les coings ou les dattes, pris en décoction, servent à faire des gargarisâtes astringents ; et on en fait d'attractifs au moyen de la moutarde et du poivre.
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MessageSujet: Re: Livre V   Livre V EmptyMar 14 Mai - 16:03

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XXIII
Livre V D11ES ANTIDOTES, ET DES CAS OÙ ILS CONVIENNENT

1. Les antidotes, qu'on emploie rarement, sont parfois de la plus grande utilité, puisqu'ils doivent remédier aux accidents les plus graves. Il est convenable de les administrer, si, par suite d'un coup ou d'une chute d'un lieu élevé, il y a quelque chose de brisé dans le corps, ou s'il existe des douleurs dans les viscères, les plèvres, la gorge, et les parties intérieures. Mais ils sont plus spécialement indiqués contre les poisons qui pénètrent dans l'économie par le fait d'une morsure, ou d'un mélange avec nos aliments ou nos boissons.

Il y a un antidote qui renferme les substances suivantes : larmes de pavots ; acore, malobathrum ; iris d'Illyrie, gomme ; anis ; nard des Gaules, feuilles de rose sèches, cardamome ; persil ; trèfle ; cannelle noire, ocre, bdellium, semence de balsamier, poivre blanc ; styrax ; myrrhe, opopanax, nard de Syrie, encens mâle, suc d'hypocyste ; castoréum ; costus, poivre blanc, galbanum, résine térébenthine, safran, fleurs de jonc rond ; réglisse. Le miel ou le vin cuit servent d'excipient.

2. En voici un autre préparé, dit-on, par Zopyre pour le roi Ptolémée, et auquel il donna le nom d'ambroisie. On y fait entrer : costus, encens male ; poivre blanc ; fleurs de jonc rond ; cinnamome ; cannelle noire ; safran de Cilicie ; myrrhe en larmes ; nard indien. Ces substances doivent être broyées séparément, puis incorporées dans du miel cuit, et lorsqu'on veut s'en servir, on en prend la grosseur d'une fève d'Egypte, et on délaye le remède dans du vin.

3. L'antidote le plus célèbre est celui de Mithridate, et l'on rapporte que, grâce à l'usage journalier qu'il en faisait, ce prince sut se garantir de tous les poisons. On y trouve comme ingrédients : costus ; acore ; hypericum, gomme, sagapenum, suc d'acacia, iris d'Illyrie, cardamome ; anis ; nard des Gaules, racine de gentiane, feuilles sèches de rose ; larmes de pavot, persil ; cannelle, ocre, polium, poivre long ; styrax ; castoréum, encens, suc d'hypocyste, myrrhe, opopanax ; feuilles de malobathrum ; fleurs de jonc rond, térébenthine, galbamiro, semences de carotte de Crète ; nard, opobalsamum ; sénevé ; racine de Pont ; safran, gingembre, cinnamome. Ces drogues sont pulvérisées et incorporées dans du miel ; comme contrepoison, on en prend la grosseur d'une noix grecque dans du vin; dans les autres maladies, il suffira, selon leur nature, d'en donner la valeur d'une fève d'Egypte, ou d'une semence d'orobe.
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MessageSujet: Re: Livre V   Livre V EmptyMar 14 Mai - 16:04

Citation :

XXIV
Livre V D11ES ACOPES

1. Les acopes sont bons pour les nerfs : tel est celui qui se compose de fleurs de jonc ; de costus, de jonc carré, de baies, de laurier, de gomme-ammoniaque, de cardamome ; de myrrhe et cuivre brûlé ; d'iris d'Illyrie et de cire ; de calamus d'Alexandrie, d'aspalath, de balsamier ; de suif ; d'onguent d'iris un verre.

2. Un autre, appelé en grec euwdeV, est ainsi fait : cire, huile même quantité, de térébenthine la grosseur d'une noix ; on fait bouillir le tout ensemble, on le pile ensuite dans un mortier, et de temps en temps on ajoute un acétabule d'excellent miel, puis enfin d'huile d'iris et d'huile rosat trois verres.

3. Les médicaments liquides nommés en grec egcrista servent à enduire les parties. En voici un de ce genre, destiné à déterger et à cicatriser les plaies, surtout quand elles sont situées aux environs des nerfs ; on y fait entrer à parties égales le beurre, la moelle et le suif de veau, la graisse d'oie, la cire, le miel, la térébenthine, l'huile rosat et l'huile de ricin : ces substances doivent être fondues séparément, puis mêlées et battues à l'état liquide. Préparé de cette manière, le remède est plus détersif; mais on le rend plus émollient, si l'on substitue l'huile de troène à l'huile rosat.

4. Contre le feu sacré, prenez : litharge d'argent et corne de bœuf brûlée ; broyez ensemble, et ajoutez vin et huile de myrte, de chaque environ trois verres.
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